“Demander de l’aide pour se trouver face à un oppresseur de plus” ?

“Demander de l’aide pour se trouver face à un oppresseur de plus” ?

Extraits significatifs du témoignage d’un jeune qui a été bénéficiaire du RIS en tant qu’étudiant à l’antenne jeune d’un gros CPAS wallon…

“Les gens qui sont dans le besoin n’ont d’autre choix que d’aller au CPAS, et j’ai mal pour tous ceux qui sont réellement dans le besoin et demandent de l’aide, pour se retrouver face à un oppresseur de plus (…)

On a plus l’impression d’assister à un chantage pour obtenir de quoi vivre contre la soumission au normes du CPAS qu’à une aide sociale.

Dans les gens que je connais, des jeunes, beaucoup, ne vont même plus leur demander d’aide de peur d’avoir des problèmes.

(…) il est très clair qu’ils [les AS] reçoivent des consignes pour fliquer les bénéficiaires et en virer un maximum (de l’aveu même de plusieurs travailleuses du CPAS), car ils ont été débordés par les arrivées massives de demandeurs d’aide après les mesures anti- chômeurs du gouvernement Di Rupo

J’ai vu une ou deux travailleuses sociales qui avait l’air dégoûtées par la tournure que leur travail avait pris, mais je dois vous avouer que ces travailleuses ont l’air bien minoritaires.”

Tant et tant de choses sont dites dans ce court témoignage !

Il n’est plus aidé par le CPAS, mais connait encore beaucoup de jeunes qui le sont, et il va les orienter vers la page facebook de l’ADAS.

NON…

NON…

Un CPAS ne peut exiger toutes sortes de documents 

Dans le cadre d’une demande de RIS, beaucoup de CPAS exigent des preuves de vos dépenses, par la fourniture de factures, preuves de paiement, extraits de compte bancaires…

Si c’est dans le cadre du RIS, le CPAS DOIT se limiter aux documents qui permettent de prouver que les 6 conditions d’octroi sont remplies
Il ne PEUT PAS exiger des documents auxquels il a accès automatiquement par les flux informatiques de la BCSS (Banque carrefour de la sécurité sociale)
Il ne PEUT PAS exiger la preuve de toutes vos charges et dépenses

Extraits du rapport d’inspection 2018 du CPAS de Meix-devant-Virton 

” Pièces justificatives exigées de la part du demandeur ou bénéficiaire : 

Le contrôle a permis de constater que le document utilisé par le service social listant les documents à apporter exigeait de la part du demandeur ou bénéficiaire une série de documents, dont certains d’entre eux : 
– contiennent des informations qui sont disponibles via les flux de la BCSS (ex : composition de ménage) : il n’est dès lors pas nécessaire de les exiger de la part de l’intéressé ;
– ne peuvent être exigés dans le cadre d’une demande de RIS (ex : budget, extraits de compte des 3 derniers mois, contrat de location, preuves de paiement des charges,…) car cette exigence peut constituer une ingérence dans la vie privée du demandeur / bénéficiaire.

La constitution ou bonne gestion du budget n’est pas une condition à part entière du DIS. Ces pièces devraient être demandées et utilisées uniquement lorsque la situation spécifique le nécessite, ou dans le cadre des dossiers de gestion budgétaire, d’octroi d’aide sociale, mais pas de façon systématique pour tous les bénéficiaires et demandeurs du DIS.”

Qu’on se le dise ! 

NB. Ceci vaut donc pour l’examen du droit au RIS, pas dans le cadre d’une demande d’aide sociale complémentaire.

Augmentation des montants de RIS

Augmentation des montants de RIS

Augmentation des montants de RIS et de la GRAPA à partir du 1er juillet : des clopinettes ! 

Les allocations sociales (pensions, indemnités de maladie, allocations de chômage, RI, GRAPA, ARR, pécule de vacances des pensionnés…) sont augmentées à partir du 1er juillet 2019 pour la plupart. Quelques-unes à partir du 1er janvier 2020. 

Il s’agit d’augmentations qui s’ajoutent à l’indexation et sont alimentées par ce qu’on appelle l’enveloppe bien-être dont la répartition est décidée entre les syndicats et les organisations d’employeurs. 

Si je me souviens bien, fut un temps où l’augmentation était de 2% pour toutes les allocations minimales. Mais ces dernières années, les pourcentages varient selon les catégories d’allocataires. A titre d’exemple, le RIS avait augmenté de 0,8% en 2017 (l’enveloppe globale avait été rabotée).

Ca doit faire l’objet de sacrés comptes d’apothicaires pour déterminer à qui on donne quoi… 

Quoi qu’il en soit, les montants restent largement en dessous du seuil de pauvreté pour une grande partie des allocataires sociaux. Largement en-dessous !

N’oublions pas non plus que les allocations de chômage sont soumises à la dégressivité (diminutions progressives selon la duré du chômage depuis le gouvernement Di Rupo). Et que les allocations d’insertion sont et restent limitées dans le temps. Et que des milliers de chômeurs sont exclus et sanctionnés. 

Pour rattraper tout ça, il en faudrait des « enveloppes bien-être » ! Celle-ci est de 720 millions, ce n’est pas rien, mais répartis entre la masse des allocataires, ça ne donne pas grand-chose à chacun(e). 

Il parait que les partis se sont prononcés (pendant la campagne électorale…) pour le relèvement des allocations au-delà du seuil de pauvreté. Sachez que le gouvernement Michel l’avait inscrit dans son Accord de gouvernement… on a vu ce qu’on a vu ! 

Alors si on veut que ça ne reste pas une promesse électorale, il faudra une mobilisation d’envergure ! 

Augmentations du RIS :

– cohabitant plus 2% = 619,15 (plus 12,14 €)
– isolé plus 2% = 928,73 (plus 18,21 €)
– chef de famille plus 1,25% = 1269,70 (plus 15,67) 1,25% seulement, et seulement à partir du 1er janvier 2020 (au nom de la lutte contre la pauvreté infantile ???)

Augmentation de la GRAPA 
plus 0,3% au 1er juillet 2019 et plus 0,9% au 1er janvier 2020.

Les bénéficiaires de la GRAPA sont de loin les parents pauvres de cette enveloppe bien-être 2019. Au moment même où les contrôles s’intensifient lourdement (voir mon post précédent). Se tramerait-il quelque-chose de pas joli joli ? 

Détail : http://www.fgtb.be/-/l-enveloppe-bien-etre-pour-augmenter-les-minimas-sociaux-de-quoi-s-agit-il- 

Bernadette Schaeck

Etudiants Riches, Etudiants Pauvres

Etudiants Riches, Etudiants Pauvres

Jobs étudiants et RIS : quelques choses à savoir 

– Vous n’êtes pas obligé de TROUVER un job pendant les vacances, vous êtes obligé de prouver que vous en avez cherché (sauf raisons de santé ou d’équité)

– Le  CPAS ne PEUT PAS vous retirer un mois de RIS (voire deux dans certains cas) pendant les vacances d’été si vous n’avez de job étudiant

– En cas de cohabitation de l’étudiant avec un ou les deux parents, le CPAS PEUT tenir compte des revenus du job étudiant, et diminuer en conséquence voire retirer le RIS aux parents. C’est facultatif, c’est-à-dire que le CPAS n’est pas obligé légalement de le faire. Si ça vous arrive, contestez la décision du CPAS. Un job étudiant n’est pas destiné à assurer la subsistance des parents ou des frères et soeurs mineurs d’âge encore à charge des parents. 

– Les revenus des jobs de vacances uniques doivent être pris en compte pour la période pendant laquelle ils portent. Si vous avez travaillé du 1 au 15 juillet, le salaire doit être pris en compte pour cette période et non étalé sur tout le mois de juillet. De nombreux rapports d’inspection le rappellent aux CPAS. Cela peut faire une grosse différence pour l’étudiant.

Les gosses de riches jobbent pour se faire de l’argent de poche.
Les enfants de pauvres n’ont à être obligés de travailler pendant les vacances pour assurer la subsistance de leurs parents. Ni la leur, d’ailleurs. Le revenu d’un job étudiant permet tout juste de faciliter l’accès aux études et faire face aux frais scolaires. 

Etudier, c’est un job à temps plein !

Fouille merde…

Fouille merde…

Question à un fouillemerde

Deux personnes sont soupçonnées de vivre ensemble et, bien sûr, de déclarer vivre séparément pour “profiter” des allocations

On fouille dans les moindres détails de leur vie pour trouver des indices et prouver leur culpabilité 

Mais : 

– l’un a une consommation d’électricité au-dessus de la moyenne, l’autre très en-dessous (suspicion de vie commune)

– l’un a une production de déchets ménagers largement au-dessus de la moyenne, l’autre n’en a pas du tout (suspicion de vie commune)

– l’un a une consommation d’eau au-dessus de la moyenne, l’autre aussi (ah ! là, ça se corse, qu’est-ce que ça va bien pouvoir “prouver” ? Mais le fouille-merde va trouver !)

C’est comme l’équation : frigovide = suspicion de non résidence, frigoplein = suspicion de ressources non déclarées

Ou encore : zérodéchets = attitude citoyenne écologique pour les riches, = fraude au domicile pour les pauvres

La lutte contre la fraudes ociale, une des priorités du gouvernement Di Rupo bien relayée et amplifiée par le gouvernement Michel, est une machine de guerre contre les allocataires sociaux. 

Je sais, je radote… 

N’oubliez pas de voir le post précédent : appel à témoignages à propos des domiciliations d’office (c’est lié, bien sûr !)

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